samedi 19 octobre 2013

Local et participatif en politique, c'est possible.

Bon, voilà un bon moment que je n'ai pas écris sur ce blog, la faute à un nouvel engagement qui me prends un peu de temps et d'énergie!
C'est justement de ce nouvel engagement qu'il sera question ici.

Depuis de longues années, j'ai un rapport relativement distant avec la politique. Si mes idées et mes convictions sont relativement arrêtées, j'ai toujours eu du mal à me retrouver dans un système politique qui favorise l'entre-soi et la bipolarisation.
D'autre part, plus mes convictions localistes se renforçaient, moins je pouvais me reconnaitre dans les partis politiques nationaux qui restent très centralisés.

Autant dire que l'idée même de m'investir en politique était très éloignée de moi!

C'est alors que j'ai découvert un rassemblement de citoyen à Arras qui à tout changé pour moi : Les citoyens s'engagent. Les points fondamentaux qui m'ont convaincu :
  • On parle de notre ville, et que de notre ville. On ne se préoccupe pas de politique nationale. Ce qui nous permet d'évacuer les questions qui polarisent la vie politique nationale : on est ni de gauche ni de droite, nous sommes simplement des citoyens d'Arras
  •  Les propositions et le programme qui en découlera sont issus des citoyens : c'est la démocratie participative.

La démocratie participative

C'est une bien belle idée, mais qu'y a t'il derrière? Avant tout, c'est l'idée que chaque citoyen a son mot à dire sur les affaires politique, et pas uniquement par son bulletin de vote lors des élections.
Il est donc fondamental d'associer les citoyens tant à l'exercice du pouvoir qu'a l'élaboration des projets qui les concernent et qui affecterons leur vie quotidienne.

Au sein des citoyens s'engagent, cette association de l'ensemble des citoyens aux projets politiques est une réalité sensible. Le programme politique que nous proposerons pour les municipales sera conçu à la suite d'un ensemble de consultations citoyennes et non imposé aux électeurs.
D'un coup, la politique n'est plus confisqué par quelques "professionnels" éloignés de la réalité mais par celles et ceux qui la vivent au quotidien.

Concrètement comment on fait?

Notre premier outil est une plateforme internet qui permet à chacun de faire des propositions de solution sur différents enjeux, et de voter pour les solutions des autres citoyens.
Nous organisons également chaque semaine un rendez vous citoyen ouvert à tous qui permet à chacun de s'exprimer et de proposer ses idées.
Enfin, nous allons régulièrement à la rencontre des citoyens de notre ville pour recueillir leurs réactions.

L'ensemble des solutions et avis est ensuite compilée et discutée pour aboutir à la formation du programme qui sera soumis au vote des habitants d'Arras en 2014.

Voilà, ce mouvement est pour moi dans la lignée de ce que j'ai longtemps cherché: une vision locale, qui colle à la réalité des gens, et qui permet à tous de s'exprimer et d'être entendu.

Si ces sujets vous intéressent:
La plateforme en question : http://www.lescitoyenssengagent.org/
La page Facebook : https://www.facebook.com/lescitoyenssengagent
Un blog très intéressant sur la démocratie participative : http://www.democratie-participative.net/



vendredi 30 août 2013

Eduquer n'est pas séduire

Voici ma première contribution aux Vendredis Intellos!
Il est permis d'obéir
J'ai toujours pensé que la relation parent-enfant était une relation très particulière, en ce sens qu'elle est nécessairement asymétrique, eu égard à la fois à la grande faiblesse de l'enfant et à ses extraordinaires capacités.
Bien souvent, j'ai eu le sentiment que les méthodes éducatives  dérivaient soit vers une exploitation de cette faiblesse, soit vers une négation de cette asymétrie.

Lorsque je suis tombé (merci Mère Cruelle!) sur cet entretien avec Daniel Marcelli (Eduquer n’est pas séduire), j'ai enfin compris l'origine du malaise que je ressens bien souvent.

Si les méthodes éducatives exploitant directement cette faiblesse par la coercition physique sont heureusement passée de mode, elle sont d'après Daniel Marcelli remplacée par la séduction.

Il commence par rappeler le changement de perspective ayant eu lieu au cours du 20éme siècle, qui a permit de mettre l'enfant au centre de la question éducative. L'objectif de l'éducation n'est plus que les enfants soient "bien élevés", mais qu'il soit heureux et épanoui.
Dés lors, les parents se mettent au service des besoins de l'enfant (il donne l'exemple du biberon, passée de doses précises et à heure fixe à une alimentation à la demande : c'est l'enfant qui sait ce qui est bon pour lui).
Bien entendu, il y a à un moment donné un conflit entre ce que veulent faire les enfants et ce que les parents souhaitent. Daniel Marcelli voit deux possibilités pour résoudre ce conflit : la force et la séduction. Or " L’usage de la force étant disqualifié, les parents utilisent la séduction pour parvenir à leurs fins."

Qu'est-ce que cette séduction? C'est la question posée par la journaliste. la réponse?:
Dans la séduction, il existe plusieurs stratégies : faire appel aux émotions positives (« fais-moi plaisir mon chéri » ou « là, tu me fais de la peine ») ; procéder à des sortes de marchandage (« si tu ne dis pas merci au monsieur qui vient de te donner un bonbon, il ne t’en redonnera plus jamais »).

Vous reconnaitrez que l'on n'est pas loin de Faber et Mazlish...

Le problème, c'est que la séduction ne peut être l'unique mode de relation aux autres. Marcelli parle même d'effets très délétères. Il explique que l'enfant, devenu adolescent, va commencer à utiliser à son tour cette séduction pour arriver à ses fins, mais qu'il va se heurter aux désirs des autres. Le refus de l'autre est alors perçu comme un agression traumatisante.
Il ne faut pas oublier que le terme de séduction vient du latin seducere qui signifie conduire à soi, ce qui est exactement l’opposé du mot éducation (exducere en latin) qui signifie conduire vers l’extérieur.
Quelle est alors la voie proposée par Marcelli?

Il s'agit avant tout de rétablir une véritable autorité, notion qui doit se distinguer de celle de pouvoir, et qui ne doit pas être de l'autoritarisme:
Il faut distinguer le couple « pouvoir/soumission » d’un côté et « autorité/obéissance » de l’autre. Le pouvoir s’articule à la soumission par la force ou la séduction. L’autorité s’ancre sur l’obéissance (et donc la désobéissance).

Il faut distinguer l’autoritarisme, qui sous-entend qu’il faut toujours obéir, de l’autorité, qui autorise la désobéissance. L’éducation consiste à faire en sorte que l’enfant, au fur et à mesure de l’acquisition de son autonomie, ait la liberté de désobéir. Le rapport autorité-obéissance ne contraint ni par la force ni par la séduction.
 Ainsi, l'autorité est le pendant de l'obéissance mais aussi de la désobéissance : elle  n'existe que tant que la possibilité de désobéir existe.
Lorsque l'enfant commence à comprendre que tout n'est pas permis et que tout n'est pas possible, il peut désobéir consciemment.

Enfin, l'autorité est le contraire du pouvoir par la force: l'autorité est aussi la conscience de la faiblesse de l'autre, afin de le guider sans le diriger.
C’est pourquoi la relation d’autorité s’apprend dans l’enfance en obéissant, s’expérimente à l’adolescence en désobéissant, et s’exerce à l’âge adulte en refusant d’abuser de son pouvoir sur autrui.
L’autorité est un principe d’abstinence et de frustration qui consiste à s’abstenir d’utiliser les armes du pouvoir (force ou séduction) face à un plus faible.
L'éducation, pour moi, c'est exactement ça: être capable d'exercer une autorité qui protège et qui ne profite jamais de sa position de force.
Et comme j'ai toujours pensé que les parents sont des héros, je ne résiste pas a remettre ici ma citation préférée de Kaamelott:
Les héros ne se battent que pour la dignité des faibles.

mardi 13 août 2013

Education bienveillante, vraiment?

Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'éducation bienveillante est à la mode.
Les ateliers "Faber et Mazlish" ou "Gordon" fleurissent partout en France, la Communication Non Violente (CNV) est un concept que ne cesse de se répandre (parfois un peu détourné ou adapté).

On voit très peu de critiques de ces concepts, comme si cela était si parfait qu'on ne pouvais pas ne pas adhérer.
Pourtant, je suis de plus en plus sceptique quand à l'utilisation de ces techniques.

La manipulation

 C'est la seule critique que l'on entende parfois. Les "habiletés" seraient bien souvent des manières de manipuler l'enfant pour l'amener à se comporter comme on le souhaite.
Si c'est en partie vrai, il faut relativiser ce point de vue. Je le vois plutôt comme une dérive de ces méthodes. Gordon me semble d'ailleurs conscient de ces risques qui sont abordés lors des ateliers. Faber et Mazlish sont sans doute moins regardantes.
Il faut aussi bien comprendre qu'éduquer c'est aussi manipuler. Il s'agit bien d'amener l'enfant a devenir adulte, à le guider, ce qui est donc formellement une manipulation.

Mais comme toute dérive, il faut s'en méfier comme de la peste, surtout quand la connaissance de la plupart des gens se résume à avoir lu ce qui se dit sur le net ou au mieux à avoir lu un livre.

Comme souvent, il faut avant tout se poser la question du BUT que l'on cherche à atteindre.
Or c'est la que le problème le plus important se pose...

L'adulto-centrisme

 L'objectif de ces méthodes n'est pas le développement harmonieux de l'enfant. C'est avant tout le bien être de l'adulte qui est mis en avant.
Attention, je ne dis pas que le bien être de l'adulte n'est pas un facteur important dans celui de l'enfant. Mais je reproche à ces méthodes de se concentrer sur la manière d'adapter l'enfant à la vie de l'adulte, plutôt que de se centrer sur l'enfant et sur ses besoins.

Cela transpire dans l'ensemble des ateliers Faber et Mazlish. Les jeux de rôles et les exemples mis en scènes insiste sur le ressenti de l'adulte, qui est transposé sur l'enfant. A vouloir trop prôner l'égalité entre enfants et adultes, en en viens à oublier que les enfants ne pensent et ne ressentent pas la même chose que les adultes.
Les exemples proposés font un parallèle entre les rapports patron/employé et parent/enfant, par exemple. C'est un parallèle absurde, qui nie à la fois la spécificité de l'enfant et celle de la relation de parentalité.
Cette vision d'adulte tourné vers les besoins des adultes ne peut pas à mon sens servir de base à une méthode éducative.
Cet "adulto-centrisme" à une conséquence : on se concentre avant tout sur l'amélioration du comportement plutôt que sur celui du bien-être.

 Le comportementalisme 

"Améliorer la relation parent/enfant" devient donc "améliorer le comportement de l'enfant".
Or on utilise pour cela des techniques purement comportementalistes, c'est à dire de l'ordre de l'apprentissage et du conditionnement.
Les fameuse "alternatives à la punition" qui sont une manière de présenter une sanction comme une conséquence inéluctable (je t'ai prêté un jouet, tu l'as cassé, je ne te prêterais plus de jouet => c'est une conséquence automatique, pas une punition), permettent avant tout d'améliorer le conditionnement opérant.
On fait ainsi en sorte d'avoir des "enfants modèles" sans considération pour leur développement et leur psychisme interne.

Pour relativiser

Bien entendu, tout n'est pas noir dans ces méthodes. Elle peuvent être une aide précieuse pour des familles en difficulté passagère.
Il faut simplement les prendre pour ce qu'elles sont : des réponses ponctuelles, qui peuvent être utile, mais sûrement pas des principes d'éducation à appliquer à toute la société.


vendredi 9 août 2013

La mère suffisamment bonne

Non, non, je ne vais pas parler ici des MILF (le sujet d'un prochain billet?) mais d'un concept de psychologie.

Premier constat pour moi, ce concept est mal connu et bien souvent mal comprit.

Qu'est-ce que c'est , "La mère suffisamment bonne"?

Le concept est issu des travaux de Donald Winnicott sur le développement du nouveau né. Elle théorise le rôle de la mère dans la fin de l'illusion d'omnipotence du nourrisson et sa transition vers la conscience de soi. L'idée est que le nourrisson a besoin à la fois des soins et des imperfections de la mère pour se développer harmonieusement. Winnicott parle aussi de mère "banalement dévouée".

Avant même de continuer, il faut préciser certaines choses.
  • La "mère" dont il s'agit est la mère symbolique, c'est à dire l'environnement matériel et affectif de l'enfant. Il ne s'agit en aucun cas de la personne physique de la mère. Winnicott ne se préoccupe pas de la mère en tant qu'individu. Ce qui a pour conséquence que :
    • Le père, la fratrie, d'une manière générale les membres de la famille (éventuellement recomposée et homoparentale, n'en déplaise à la Manif Pour Tous) sont inclus dans le concept.
    • Toute tentative d'utiliser Winnicott pour culpabiliser ou au contraire déculpabiliser les mères est absurde et contraire au sens initial de son travail. 
  • Le sujet, c'est le nourrisson et son développement affectif. Il s'agit d'enfant de 0 à 6 mois, puis de la phase de transition qui suit (de 4 à 12 mois). En faire une théorie d'éducation des enfants après cet âge n'a pas de sens.
  • "Suffisamment bonne", c'est aussi "pas trop bonne".
Donc, cette fameuse théorie, c'est quoi?
Le nouveau né n'a pas conscience d'être un être indépendant. Lorsqu'il pleure, une solution (un biberon, un sein,...) arrive à lui directement : il a le sentiment de l'avoir lui même fait apparaître. C'est l'illusion d'omnipotence du nourrisson.
Cette illusion est fondamentale pour l'équilibre de l'enfant. Elle lui permet de contenir ses angoisses "physiologiques". Le rôle de la mère (l'environnement) est dans un premier temps d'entretenir cette illusion, puis par ses imperfections (le temps de préparer le biberon, par exemple) de permettre la transition vers l'étape suivante qu'est la conscience de soi.

Je n'irais pas plus loin sur ce sujet: la littérature (et le net) est remplie d'ouvrage sur le sujet.

 Est-ce qu'on peut généraliser?

On l'a vu, le concept est très spécifique et lié au développement des nourrissons. Il est intéressant car il considère fondamentalement le nourrisson comme sujet, avec ses spécificités qui ne sont pas celle d'un petit adulte. Il n'est pas question de relation mère/enfant, le nourrisson n'ayant pas conscience de l'existence d'une séparation entre lui son entourage (il ne peut donc pas avoir de "relation" au sens habituel du terme).

N'empêche, l'idée est de dire que ce sont aussi nos imperfections qui permettent aux nourrissons de se construire.
L'histoire du nourrisson, c'est aussi l'histoire de l'ensemble de l'enfance : comment sortir d'un lien de dépendance extrême pour transiter vers l'autonomie et l'indépendance.

Cette autonomie, cette indépendance, devrait pour moi être l'objectif principal de l'éducation.
Ce sont aussi nos imperfections qui permettent à l'enfant de s'opposer à nous et de se construire une personnalité propre.
Et prendre conscience que la vision d'un enfant n'est pas celle d'un adulte, et que l'enfant se construit au travers de son environnement au delà de l'aspect strictement relationnel me semble oublié par la plupart des méthodes éducatives modernes (disons en particulier les méthodes dites "éducation non-violente" ou "éducation bienveillante").

Ce qui est important et même fondamental, c'est d'offrir un environnement qui permette à l'enfant de cheminer vers cette autonomie, qu'il ne peut atteindre que par lui même.

Dés lors, accepter nos imperfections et être "banalement dévoués" est un objectif suffisant pour les parents. Cherche la perfection en terme de parentalité est certainement contre-productif, et une fois de plus focalise l'attention de l'éducation sur les adultes plutôt que sur les enfants.

dimanche 4 août 2013

Le Pape François et les homosexuels

Ca y est, enfin, le Pape a dit ce qui est une évidence pour toute personne normalement constituée :
IL FAUT ACCUEILLIR LES HOMOSEXUELS DANS L'EGLISE.

Bon, plus exactement:

"Si une personne est gay et cherche le Seigneur avec bonne volonté, qui suis-je pour la juger ?"

"Je n'ai encore vu personne au Vatican sur la carte d'identité duquel est inscrit 'gay'. On affirme qu'il y en a. Le catéchisme de l'Eglise catholique dit très bien qu'on ne doit pas marginaliser ces personnes qui doivent être intégrées dans la société."


En clair : il y a sans doute des homosexuels au Vatican, et alors?

Sauf que comme d'habitude, rien de nouveau. Ce que dit François est ce que dit l'Eglise depuis trés longtemps (pour rappel, le catéchisme de l'Eglise Catholique date du 7 décembre 1992, soit il y a plus de vingt ans.
" Un nombre non négligeable d’hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. Cette propension, objectivement désordonnée, constitue pour la plupart d’entre eux une épreuve. Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie, et si elles sont chrétiennes, à unir au sacrifice de la croix du Seigneur les difficultés qu’elles peuvent rencontrer du fait de leur condition." CATÉCHISME DE L'ÉGLISE CATHOLIQUE 3éme partie 2éme sect. ch.2

Alors c'est bien de le redire, c'est bien que les média le reprennent, mais vraiment, il n'y a rien de nouveau.

Sinon, si vous voulez vraiment savoir ce que dit le pape:
http://www.temoignagechretien.fr/ARTICLES/Religion-Monde/Francois-dans-le-texte/Default-40-4646.xhtml

Et si ça ne vous suffit pas:
http://www.vatican.va/holy_father/francesco/index_fr.htm
Il y a toutes ses communications officielles, et en français.

Mais n'espérer pas trouver autre chose que des mots... Pour le moment?

vendredi 2 août 2013

Consommer local, solution globale? Le localisme.

De plus en plus ces derniers temps, je m'intéresse à la question du localisme et de la notion de proximité.

Plus jeune, j'ai été fortement régionaliste : d'origine bretonne, je me suis passionné pour la culture et l'histoire bretonne. Partout ou j'ai vécu, la notion de s'inscrire dans un territoire, c'est à dire d'être lié , géographiquement, culturellement et socialement à ce qui nous entoure, à été fondamentale.
Aujourd'hui, je considère que chaque "niveau" local a une importance : j'appartiens tout autant à ma commune qu'a ma région, à mon département qu'a l'Europe.
Mais je crois que la notion de proximité est très importante.

Pour moi, le localisme, c'est l'idée qu'il est à priori préférable de rechercher des ressources proches de soi en priorité.

Concrètement :
- Manger local : des maraîchers sur les marchés aux AMAP, les possibilités ne manquent pas (plus...). Même les supermarchés se sont mis à indiquer l'origine des produits et à avoir une politique "locale". (Attention cependant, le produit de l'agriculteur du coin dans votre supermarché est peut-être passé par Rungis...)
- Produire local : des artisans locaux, il y en a encore... et vous seriez surpris de voir tout ce qui se produit autour de vous. Mais il faut les encourager. Et pareil pour les usines : pour beaucoup de produits, les économies d'échelle sont ridicules et il est donc possible d'implanter des petites usines locales en remplacement des usines géantes
- Le Lien social : un coup de main pour le jardin ou pour des travaux, une aide scolaire, un baby-sitting ou juste une invitation à l'apéro pour ses voisin plutôt que pour ses contacts Facebook ou Twitter... C'est aussi ça le localisme.

Bref, le localisme c'est l'affaire de tous.

Les avantages que j'y voit:
- Ecologique : Ce point est le plus évident... Consommer local, c'est évidement éviter des transports coûteux écologiquement. Comme on dit, consommer une nourriture ou des biens qui voyagent moins que nous.
- Économique : Pour les même raisons que ci-dessus, consommer local c'est s'éviter le coût du transport. Mais penser local, c'est aussi habiter plus prés de son travail et créer des emplois locaux. C'est aussi éviter les 'habitats diffus" qui entraînent des coûts très importants pour la communauté : transport, réseaux (électricité, telecom, eau/assainissement), gestion des déchets.(Non, habiter à la campagne, ce n'est pas écologique, et encore moins socialement responsable).
- Social : Consommer local, c'est créer du lien social. Lorsque je connais la personne qui fait pousser mes légumes ou qui fabrique mes savons, il devient autre chose qu'un simple fournisseur. Ce lien social local est fondamental.
- Politique : L'idée que l'échelle à laquelle on traite les questions est importante: un certain nombre de choix politiques doivent être fait localement. Par exemple, une politique du logement est une politique avant tout locale, et imaginer qu'une loi de défiscalisation nationale peut régler le problème me semble de plus en plus absurde. Les acteurs locaux sont bien plus à même de répondre aux problématiques locales.


Attention, penser et agir local ne doit pas être une forme de repli sur soi. Il ne s'agit pas ici de faire du protectionnisme, mais bien de remettre à l'échelle les échanges humains.
Le localisme n'est pas une cohabitation de petites communautés, mais un tissu continu qui dépasse les frontière. En ce sens, il ne s'oppose pas à la mondialisation. C'est à une mondialisation qui ne nie pas la réalité géographique qu'il appelle.

Alors, on continue à se faire avoir par la pub pour un gel douche qui attire les filles ou on cherche un savonnier local?

vendredi 5 juillet 2013

Le pape, le lobby homosexuel, la banque vaticane, et alors?

Je l'ai déjà dis à plusieurs reprises : je suis Catholique. Pas toujours dans la ligne majoritaire, mais je crois être l'un des représentant de l'Eglise vivante.

Alors bien sûr, un nouveau pape, c'est un événement pour moi. Surtout quand on a été comme moi fortement opposé à la politique de l'ancien. Benoît XVI n'a pas eu que des défauts. Mais il n'a pas fait progresser l'église et à soigneusement éloigné tout ce qu'il y avait de progressiste dans l'Eglise pour se rapprocher un peu plus des traditionnalistes.

Bref, la surprise de François, c'était une bonne nouvelle pour moi. Pas forcément mon favori, mais quand même, il a prouvé sa volonté de remettre l'être humain au centre de l'Eglise.

Alors maintenant, quelques mois après son arrivée, il m'a semblé opportun de faire un premier bilan. Et il est ... mitigé.
En France, l'Eglise à montré par sa réaction au mariage pour tous qu'elle n'avait toujours rien comprit. Où est l'accueil, l'amour et la prière dans le dégoulinement de haine et de mépris auquel on a assisté?

A part ça, et bien globalement, rien:
- Le pape aurait reconnu l'existence d'un lobby homosexuel (c'est bien du conditionnel, il n'y a pas eu de confirmation de ces propos). Bon. Et alors? Qui a été limogé? La question de l'homosexualité et plus globalement de la sexualité des prêtre a t'elle été posée? Non. Rien que des paroles non confirmée, rien de plus.
- Le pape a nommé une commission d'enquête sur la banque du Vatican. Très bien. Et donc, le grand débat sur les possessions de l'Eglise, on le commence quand?

L'Eglise n'a de sens que si elle est vivante. Que si demain, dans les paroisses, on rappel la nécessité absolu d'être une Eglise d'amour.

Alors quand est-ce qu'on a:
- Des vrai débats dans les paroisses, sur la réforme de l'Eglise, sur les difficultés qu'elle rencontre et sur les grands sujet de société.
- Une refonte complète de la place des laïcs au sein de l'Eglise, et en particulier des femmes.
- Des structures démocratique pour le contrôle des biens séculiers de l'Eglise

Histoire de cesser de donner l'impression que l'Eglise est une espèce de vieille mafia constituée de vieillards libidineux qui profitent de leur influence pour s'enrichir en expliquant à 20% de l'humanité comment penser.