mercredi 3 juillet 2013

Les enfants ne sont pas des petits adultes

Je reviens aussi de la fête de l'école des As. J'ai été particulièrement surpris de voir le nombre de petites filles maquillées (pas maquillée en clown ou en joli papillon : maquillée avec du fard à paupière et du rouge à lèvres).

Je suis bien obligé d'observer que mes enfants sont déjà très différenciés dans leurs centres d'intérêts. Mes fils aiment les petites voitures, ma fille aime habiller ses poupées. Mais il est important pour moi que cela reste un jeu d'enfant. Ma fille joue à habiller ses poupées, pas à s'habiller elle-même, encore moins à se maquiller (ou alors, c'est un jeu, un déguisement)! Mon fils aime les petites voitures, il ne reconnais pas les marques et modèles de voitures dans la rue.
Bref, s'ils jouent avec les éléments des adultes, ils ne considèrent pas qu'ils y ont un accès égal.
D'ailleurs, je ne l'accepterai pas : dans la famille, droits, devoirs et comportement des enfant et des adultes sont clairement dissociés. Mes enfants ne sont pas mes amis et je ne suis pas leur copain.
Il y a pourtant chez nous probablement une grande égalité et une grand justice, dans le sens ou chacun est pris comme il est pour ce qu'il est.
Mais il n'y a pourtant des règles différentes pour chacun. Les adultes ont le droit de monter sur la grande échelle du jardin, pas les enfants. Les enfants ont le droit de sauter sur leurs lits, pas les parents. Maman à le droit de se maquiller, les enfants non. Parce que ça n'a pas les mêmes conséquences pour chacun.

Vouloir a tout prix que les enfants ressemblent à des petits adultes, c'est prendre le risque de les exposer de manière tout à fait inadapté. Non, il n'est pas normal qu'une petite fille de 8 ans se maquille. Non, ce n'est pas "drôle" qu'un petit garçon de 3 ans soit habillé et coiffé comme une star du foot ou un rappeur.
C'est nier qu'un enfant est une personne TRÈS particulière, qui n'est en rien un adulte miniature. Un enfant a un faiblesse, une inconscience et une malléabilité qui rendent l'adulte responsable de lui et de sa protection. Mais il a aussi un mode de fonctionnement profondément différent, qui n'est pas celui d'un "faible adulte".

C'est d'ailleurs une des choses que je reproche à Faber et Mazlish et à beaucoup d'autres auteurs et atelier de ce genre : l'idée est bien souvent d'essayer de mettre l'adulte à la place de l'enfant pour lui faire comprendre ce que pense l'enfant. Sauf qu'un enfant ne réagit pas comme un adulte à une situation donnée.

Dans tous les domaines, notre société doit prendre conscience que les enfants sont des enfants, et qu'il est important qu'ils le soient. Les pousser, sous prétexte d'égalité, à singer les adultes c'est prendre le risque de les empêcher de devenir adulte.
Lorsque des enfants parfois très jeunes sont sexualisés (par l'habillement mais aussi par la pression sociale, qui considère de plus en plus que tous les domaines doivent être "genrés": nourriture, littérature, relations sociales, jeux), poussés à la compétitions (oui, oui , dès la maternelle, il faut être meilleur que les autres, dans les meilleurs écoles, sinon c'est chômage assuré...), projetés dans des préoccupations d'adultes, comment peuvent-ils encore être eux même et se construire eux même une manière de devenir adulte? Ne sont-ils pas condamné à rester des  parodies d'adultes?


 PS: au sujet de littérature:
De l’inconvénient d’être féministe en librairie jeunesse

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